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Dyssynchrony and perinatal psychopathology impact of child disease on parents-child interactions, the paradigm of Prader Willi syndrom

Résumé
Contexte : L’interaction entre le nourrisson et la mère est un ensemble de processus bidirectionnels, où le bébé n’est pas seulement affecté par les influences de son soignant, mais est aussi à l’origine de modifications considérables.

La découverte récente de corrélats biologiques de la synchronisation pendant l’interaction a validé sa valeur cruciale au cours du développement de l’enfant.
Nous nous concentrons ici sur le cas paradigmatique du syndrome de Prader-Willi (SPW), où un dysfonctionnement endocrinien précoce est associé à un trouble de l’humeur.
En conséquence, l’interaction parent-enfant est altérée. Dans une étude récente (Tauber et al., 2017), la perfusion intranasale d’OXT a permis d’inverser partiellement le phénotype d’alimentation. le comportement du nourrisson et la connectivité cérébrale. Cet article détaille le profil d’interaction trouvé pendant l’alimentation dans ces dyades et leur amélioration après le traitement OXT.

Méthodes : Dix-huit nourrissons (6 mois) atteints du syndrome de Prader-Willi ont été recrutés et hospitalisés 9 jours dans un centre de référence français pour le syndrome de Prader-Willi où ils ont été traités par un court traitement d’OXT intranasal. Le comportement de retrait relationnel et l’interaction mère-enfant ont été évalués sur des vidéos d’alimentation avant et après le traitement en utilisant l’échelle de détresse du bébé (ADBB) et l’échelle de codage du comportement interactif (CIB). Les évaluateurs étaient aveugles quand au statut du traitement.
Résultats : Au départ, les nourrissons atteints du syndrome de Prader-Willi présentaient une hypotonie, une faible expressivité des affects, une fatigabilité et une faible implication dans la relation avec un retrait sévère. Les parents avaient tendance à s’adapter aux difficultés de leur enfant, mais l’interaction était perturbée, tendue, restreinte et fréquemment intrusive, avec une composante de forçage pendant la situation d’alimentation. Après le traitement par OXT, les nourrissons étaient plus alertes, moins fatigables, plus expressifs et avaient moins de retrait relationnel. Ils initiaient des activités mutuelles et étaient plus engagés dans les relations par le regard, le comportement et les vocalisations. Ils avaient une meilleure tonicité globale et une meilleure tenue de la main.
Ces modifications ont aidé les parents à être plus sensibles et la synchronisation de la dyade était dans une spirale transactionnelle positive.
Conclusion : La dys-synchronie peut être induite par une pathologie de l’enfant comme par une pathologie parentale avec un impact émotionnel et développemental dans les deux cas. Le paradigme du syndrome de Prader-Willi nous montre la nécessité de soutenir la relation parents-enfants afin d’éviter l’établissement d’un modèle transactionnel négatif d’inter-action qui peut avoir un impact sur le développement de l’enfant.

Note de l’expert : Cette recherche est extrêmement importante d’un côté par l’espoir qu’elle apporte de pouvoir précocement intervenir pour éviter l’instauration de spirale interactive négative entre un bébé atteints de Prader Willi et ses parents mais elle est aussi intéressante car l’ADBB a été utilisée comme outils de mise en évidence de l’efficacité d’un médicament dans un protocole médical et permis de mesure sous intervention le fonctionnement relationnel des bébés à moindre coûts.